Haïti : Divergences entre l’OEA et le Conseil présidentiel sur la question d’un dialogue avec les gangs
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Port-au-Prince, 11 juin 2025 — Alors que la crise sécuritaire s’aggrave en Haïti, une divergence notable émerge entre l’Organisation des États américains (OEA) et le Conseil présidentiel de transition concernant la possibilité d’un dialogue avec les gangs armés qui contrôlent plusieurs zones du pays.
Le Secrétaire général adjoint de l’OEA, Albert Ramdin, n’a pas écarté l’idée de négociations avec les groupes armés, estimant que toutes les options doivent être considérées pour ramener la stabilité. Une déclaration qui fait écho à certaines pratiques de médiation dans d’autres contextes de crise régionale.
Cependant, cette position est fermement rejetée par Leslie Voltaire, membre du Conseil présidentiel haïtien, qui affirme sans ambiguïté qu’aucune négociation n’est possible avec des criminels armés.
« Il ne saurait être question de s’asseoir à la table avec ceux qui terrorisent la population. Les bandits doivent être traités avec la plus grande rigueur », a déclaré M. Voltaire, tout en saluant les efforts de l’OEA pour accompagner Haïti dans sa sortie de crise.
Une ligne rouge pour le Conseil présidentiel
Pour Leslie Voltaire, toute tentative de légitimer les gangs à travers un dialogue officiel représenterait une atteinte grave à l’État de droit. Selon lui, les priorités du Conseil sont claires : restaurer l’autorité de l’État, désarmer les groupes armés, et garantir la sécurité de la population.
Cette divergence met en lumière les tensions diplomatiques potentielles qui pourraient surgir entre les partenaires internationaux d’Haïti et les autorités de transition, alors que les discussions se poursuivent autour du déploiement de la mission multinationale de soutien à la sécurité.
Dans un pays plongé dans une crise multidimensionnelle — politique, sécuritaire et humanitaire — la question du traitement à réserver aux gangs reste au cœur des débats. Dialogue ou confrontation : le choix de la stratégie pourrait déterminer l’avenir du processus de stabilisation.